(Mis à jour le 6 mai 2018, avec de nouvelles courses)

Le circuit sportif jordanien ne manque pas de courses très intéressantes. Outre la fameuse « Dead2Red », course en équipe de 242 kilomètres (débrief à venir !), on trouve plusieurs marathons ou semi-marathons, dont certains exploitent à fond les merveilles naturelles offertes par la Jordanie. Le calendrier est équilibré. Au choix,

  • le marathon d’Amman en novembre, organisé par run Jordan;
  • le Dead Sea ultra-marathon en mars (10K, 21K, 50K),
  • le marathon de Petra en septembre, organisé par Albatros Adventure Marathons,
  • semi-marathon de la mer rouge à Aqaba en décembre, par run Jordan;

Et pour celles et ceux qui aiment quand c’est long, difficile ou bizarre (de nuit, ou à l’inverse par 50°, par exemple), il y aussi :

(et il y en a surement d’autres…ne pas hésiter à me les indiquer en commentaire ! 🙂 )

Le but est bien sûr de les faire tous. Pour l’instant les débriefs de la Dead2Red 2018 et du marathon d’Amman 2017 sont en cours…Actuellement, ma plus belle expérience sportive en Jordanie est sans conteste celui du Wadi Rum. Certainement pas pour la rapidité du parcours (ah, le sable mou pendant 42 km…), mais bien sûr pour le cadre exceptionnel et pour l’ambiance de course.

Le plus beau marathon du monde?

Je suis toujours méfiant sur les assertions du type « c’est la course la plus ceci », ou « c’est la plus cela », « , ou encore c’est dans le top classement des marathons… ».  En revanche, ce que je sais, c’est que quiconque fait de la course à pieds nature, et connait le WadiRum, rêve probablement de pouvoir y user ses chaussures de sport. Grâce aux organisateurs de cette course, c’est possible, et en toute sécurité (on y reviendra sur la partie « debrief »).

La Jordanie est souvent citée, pour héberger plusieurs parcours mythiques : le marathon de Pétra est par exemple régulièrement cité comme l’un des « plus beaux au monde » (par exemple, sur le classement « top 8 marathons » de labelforme, ou encore sur le top 10 de femme actuelle.

C’est peut-être vrai (je ne l’ai pas encore couru). Mais sachez toutefois qu’il s’agit à ma connaissance de la seule course majeure en Jordanie  avec le wadi rum ultramarathon, à ne pas être organisée localement…Et dans laquelle la participation des locaux ou des expats n’est pas vraiment facilitée,du moins sur leur site internet.

Mais retournons à nos sables du désert…Donc, si le désert du Wadi Rum apparait en général dans le top 5 des plus beaux déserts au monde, son FMDM, lui, reste assez confidentiel.

Et pour cause : on n’y va pas pour « faire un temps », ou « pour la renommée ». Ce n’est pas l’esprit de la course. Cette année, le vainqueur est Salameh al Aqra. Pour vous donner une idée de son niveau , il a gagné en 2012 le mythique marathon des sables au Maroc, la fameuse course de 250 kms en 5 étapes et en autosuffisance alimentaire.  Pas le dernier venu, donc. Cette année , il aura bouclé le parcours du Wadi Rum avec le chrono canon de…04h02 ! Vous l’aurez compris, ce n’est donc pas dans le sable mou du Wadi Rum que vous allez battre votre temps de référence ! :-).

On n’y va pas non plus pour se faire encourager par une foule déchaînée. Le full moon desert marathon, c’est surtout une relation intime entre vous, le Wadi Rum, et la pleine lune. Dans le désert, personne pour vous entendre crier, ou pour vous encourager, à l’exception des bénévoles assurant la sécurité de la course, répartis tous les 5 kilomètres environ. Entre ceux-ci : du sable, quelques torches pour baliser le chemin, du sable, une vague trace de 4X4 à suivre, du sable…

Par contre, si vous avec l’intention de faire un bon classement (voire viser un top 10), cela devrait être possible ici…jugez plutôt: lors de l’édition 2018, nous étions …16 marathoniens sur la ligne de départ. 11 gars, 5 filles, dont 13 finishers. Avouez qu’à Paris ou à Boston, c’est plus compliqué de faire un top 10, hein!

Et puis…le marathon est en fait constitué de deux boucles de 21 kms. Cela signifie que vous courrez en même temps que les runners du semi-marathon (63 participants en 2018!), ce qui est sympa pour l’ambiance et la motivation. Cela implique aussi que vous pouvez faire vos 2 tours…ou un seul, au gré de votre feeling ! Ce marathon est donc une bonne opportunité pour commencer à aborder les courses de sable, car le Marathon des sables, c’est comment dire…un peu dur pour une première fois? 🙂

Minute par minute et en images:

13h47 : j’arrive dans le super camp de Rahayeb desert camp, pour récupérer les dossards, me renseigner sur la course et discuter avec les organisateurs: l’ambiance est bon enfant, le temps grisaillant, l’atmosphère tranquille…

17h41: fait pas beau…et il va tomber un sacré orage…

l’orage gronde…moi aussi.

17h42: ah, ca y est, l’orage est sur nous.

17h45: briefing sécurité fait par l’organisation course. De là où je suis (loin du speaker), je comprends en gros que (1.)  l’organisation a déjà mis en place les balisages à base de torches enflammées (rappelez vous l’épisode de la pluie, 3 minutes avant), et que (2.) chaque année, il y a TOUJOURS au moins un gars qui se perd dans le désert (que, parfois, on arrive à retrouver)

le brief sécu pour la petite centaine de coureurs des 21 et 42K

18h15: Eole, Zeus et Poseidon se mettent de la partie : bourrasques de vent, pluie diluvienne et petite fraicheur. En son for intérieur, on se dit; « ouais, cool, cela va fixer le sable et le rendre plus dur ! Mais en fait, non. Voir la suite…

18h25: ambiance habituelle du départ. Les questions habituelles de runners trottent dans la tête (ai-je bien fixé tout ce que je devais fixer dans mon camelback? Ai-je une nouvelle fois en vie d’aller aux toilettes? Est ce que j’ai vraiment bien installé mes guêtres , censées m’empêcher d’embarquer 3 kg de sable dans chaque chaussure?

18h30 : 3..2…1….start !

crédits vidéos : Flashback adventures

18h40, km 2 : huhuhu, c’est vachement facile en fait !

18h41, km 2.1 : hé, fait un peu chaud là, en fait… et soif, déjà, malgré l’hydratation pré-course.

18h42, km 2.3 : chaud, chaud ! (25° seulement, en fait). Ici, un petit mot sur les sensations : quand on court dans le sable, notre moteur chauffe exactement comme celui d’une voiture en sur-régime. Il faut donc adopter un rythme « train-train », petites foulées, pieds à plat, pour éviter d’y dépenser trop d’énergie…;

18h45, km 2.7 : bon, allez, on va pas s’enflammer, on a deux tours de 21 km à faire. Laissons les semi-marathoniens courir vite s’ils le veulent, pour ma part, je sais que je serais au même endroit pour un deuxième tour de 21 km, dans 2h30 in cha allah !

19H13, km 6 : le rythme est pris, on ne se laisse (surtout) pas embarquer par les semi-marathoniens autour. Bonnes sensations, le facteur « sensation de chaleur » est un bon indicateur : trop chaud = en surrégime. Vraiment différent d’une course sur route, ou si on veut avancer un peu, il faut quand même avoir un peu chaud 🙂 ;

19h58 , km 13 : premier coup de petite fatigue . Va falloir apprendre à calmer le jeu, voire à marcher, dans les montées…

20h57, km 21 (mais 19.8 sur ma montre..) : en arrivant presque en même temps que mon ami Vinze, un premier tour bouclé en 2h27.  Objectif 5h difficilement tenable…

21h02, km 22; et c’est parti pour un deuxième tour, cette fois-ci seul avec la nature…derrière moi, personne à perte de vue…devant moi? une petite lumière vacillante, quelques centaines de mètres devant…la frontale d’un coureur. S’agit maintenant de serrer les dents, pour le rattraper et le doubler!

22h04, km 28 : ça devient long…Déjà?… oui, en partie la faute à la dénivelée, avec un parcours plutôt montant  en deuxième partie de boucle…j’ai rattrapé le coureur de devant, il est repassé devant…et maintenant je vois une frontale derrière…

23h03, km 35 : fin d’une phase un peu molle et pénible, et surtout « marchante… » Mais c’est également le cas des 2 ou 3 autres coureurs autour, dont j’aperçois au loin les loupiotes, et il me faut maintenant préserver ma place, qui me convient tout à fait : je n’ai personne autour, je suis en communion avec le désert. Pour les 7 derniers kilomètres, je décide d’opter pour une tranquille alternance marche-course, comme on le fait en ultra-trail.

23h48, km 42 (mais 40 sur ma montre) : la ligne d’arrivée est franchie…et l’arrivée dans le camp, se fera sous les vivas des pensionnaires du camp, bel et bien partis, eux, pour une fiesta qui risque de durer 🙂 Je reconnais sur la piste de danse mes amis Abdullah et Abdulqayum, respectivement  tranquilles 1er et 3ème du semi-marathon…Visiblement, il reste à ces 2 là plus de jambes qu’à moi ! 🙂

Le debrief de la course

En résumé:

  • Longueurs de course : 5 km (marche), 10 km, 21 km, 42 km. Parcours différent entre le 10K d’un coté, et les 21K/42K de l’autre; 
  • Organisation de la course : Flashback adventures (site facebook pour les détails) ;
  • Itinéraire sur garmin connect: « full moon desert (wadi rum ) marathon », accessible en mode public sur https://connect.garmin.com/modern/course/18340301
  • Carte du parcours: le point de référence est le camelodrome du village de Disah, au nord du parc du Wadi Rum. Coordonnées du parking de Rahayeb camp, à coté du camelodrome : 

    29°37’51.1″N 35°30’44.6″E, ou 29.630860, 35.512400


  • Difficulté : c’est une course sur sable (mou, même après la pluie). Il y a donc une technique particulière de course à adopter. Si comme moi, vous vous apercevez que vous avez plus de courbatures aux abdos qu’aux ischios, c’est soit que votre technique est bonne, soit que vous n’avez pas assez d’abdos!  🙂 ;
  • Ravitaillements : tous les 5 kms environ, en même temps que le pointage pour s’assurer que personne n’est allé finir sa course en Arabie Saoudite. Ravitaillement en eau uniquement, il faut donc être autosuffisant en aliments (barre, gels) voire en boisson sucré;
  • matériel de sécu : comme pour tout trail moyenne distance : sifflet (fourni), brassards réfléchissants (fourni), bracelet GPS (fourni), lampe frontale (je ne l’ai pas utilisée du tout grâce à la luminosité, pour « sentir » le terrain mais on peut préférer la lumière…);
  • Astuces de courses : courir avec les abdos , en gainage, pour prendre des appuis efficaces. Et surtout, se munir de guêtres. Certains utilisent aussi des vieilles chaussettes pour envelopper les chaussures… Je recommande ces guêtres raidlight, que j’ai acheté pour l’occasion, et qui me resserviront à coup sûr:
  •  

Ce qu’on a aimé:

  • tout!
  • …et en plus de tout, cette superbe vidéo faite par #flashbackadventures:

Crédits: flashback adventures

Ce qu’on n’a pas aimé:

  • rien!

Enjoy, comment..et partagez avec vos amis runners, trailers, sportifs… 🙂


Bien loger dans le Wadi Rum : notre partenaire le Wadi Rum Camp

Petit camp traditionnel dirigé par une française et son époux bédouin. Les tentes ont été équipées chacune d’une salle de bain privative, d’une grande baie vitrée ainsi que d’une terrasse pour améliorer le confort des voyageurs, qui peuvent même y déplacer leur lit afin d’expérimenter une nuit sous la voûte étoilée. A ne pas manquer ! 

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1 Comment

Rétrospective 2019 : 12 moments importants en Jordanie...et reprogrammés en 2020 ! · 16 décembre 2021 at 22:00

[…] Et pour vivre le FMDM de l’intérieur, lire aussi notre article : “Le Full Moon Desrt Marathon : le wadi Rum en mode sportif” !  […]

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