En ce 14 février, on vous partage une belle histoire d’amour! Il paraît que c’est le parfait jour pour cela! En plus d’être un charmant couple franco-jordanien : Claire et Khaled sont également des professionnels du tourisme francophone dans le Wadi Rum. Ils se sont prêtés au jeu de l’interview et vous parle de leur vie dans ce désert qui leur est cher. 

Hello Claire et Khaled ! Qui êtes-vous ? Pouvez- vous vous présenter ?

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Claire : Je m’appelle Claire, j’ai 25 ans, je suis originaire du Nord de la France plus précisément de Lille. Concernant mon job, j’étais agent de voyage pour une grande entreprise dans le tourisme. J’aime beaucoup voyager ainsi que la plongée sous-marine avec les requins. J’adorais mon métier mais pas autant que le désert de Wadi Rum. Je suis maintenant guide francophone avec mon mari dans le Wadi Rum.

Khaled: Je m’appelle Khaled, j’ai 25 ans également, je suis né dans le désert de Wadi Rum. J’ai une grande famille de 6 frères et 5 sœurs avec qui j’ai vécu toute mon enfance dans ce merveilleux désert. Une vie assez dure, et une enfance très différente de Claire. Petit, j’accompagnais les animaux dans les montagnes pour qu’ils puissent se nourrir. J’ai commencé à être guide avec les dromadaires puis guide pour les touristes à l’âge de 12 ans

Claire, comment et quand as-tu découvert la Jordanie ?

J’ai découvert la Jordanie il y a plus de 4 ans maintenant en octobre avec ma sœur. Nous sommes partis 1 semaine et nous avons fait tout notre circuit nous-mêmes en louant une voiture. Nous avons commencé par Amman 1 journée, la mer morte et Wadi Mujib 1 journée également. Ensuite nous avons fait Petra sur 2 jours et pour finir en beauté 2 jours/2 nuits dans le Wadi Rum. J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce désert incroyable et la gentillesse des bédouins.

Tu es mariée avec Khaled, peux-tu rapidement nous raconter votre histoire ?

J’ai rencontré Khaled lors de ce premier voyage en Jordanie. C’était notre guide dans le Wadi Rum. Il travaillait pour le camp dans lequel j’avais réservé nos 2 nuits. On a passé 2 jours non-stop ensemble. On a tellement rigolé et j’ai découvert quelqu’un de très ouvert qui voulait apprendre notre culture. Une relation amicale forte s’est vite créée. On a alors échangé nos numéros. Quand je suis partie, j’ai pleuré et je mettais promis de revenir. On est alors resté en contact sur WhatsApp et on s’appelait 24 heures sur 24 par vidéo. On s’est vite rendu compte que ce n’était pas de l’amitié mais de l’amour. C’est alors que mes allers-retours entre la France et la Jordanie ont commencé. Notre amour était si intense, il fallait juste se regarder dans les yeux pour se comprendre. Puis l’année dernière, j’ai décidé de tout quitter en France pour aller vivre dans le Wadi Rum à ses côtés.

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Comment s'est passée votre relation au début car ce n'était sans doute pas simple à gérer avec l'administration, les familles...

Au début, c’était assez compliqué. J’ai mis beaucoup de temps à me dire que c’était possible mais Khaled n’a jamais rien lâché. Il me disait toujours que dans la vie tout est possible et qu’on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Mais dans ma tête, aimer quelqu’un qui vivait si loin, dans un désert avec une culture si différente de la mienne était dur à accepter. J’ai réfléchi et j’ai vite compris que je l’aimais profondément. 

Sa famille m’a tout de suite accepté sans hésitations. Je n’ai jamais rencontré une famille aussi ouverte et accueillante que la sienne. Du côté de ma famille, c’était plus difficile. La situation géographique de la Jordanie leur a fait peur et me voir partir là- bas n’était pas facile. A part ma sœur qui avait rencontré Khaled avant et qui l’apprécie énormément, ce n’était pas forcément le cas des autres membres de ma famille. La différence de culture, de religion, tout était sujet à problème. Au fil du temps, la situation s’est améliorée. Aujourd’hui ils ont accepté mais pas à 100% non plus.

Pour des couples bi-nationaux, comment se passe la procédure pour se marier en Jordanie ?

Pour se marier en Jordanie, il faut rendre un dossier complet à l’ambassade de France sur Amman pour faire la publication des bans. Attention, la présence de la femme française est nécessaire car c’est à elle de ramener le dossier et non le conjoint jordanien. Tous les documents nécessaires (justificatifs de domicile, acte de naissance, passeport etc) sont facilement trouvables sur le site internet de l’ambassade rubrique « mariage » et quelques questions sont posées. 

Une fois le dossier déposé, il faut attendre une réponse sous 10 jours. Ensuite vous pourrez célébrer votre mariage devant les autorités jordaniennes puis transcrire votre mariage en France sous le même principe avec des documents à remettre à l’ambassade de France. 

Je tiens à préciser qu’il faut un bon dossier qui prouve les sentiments (pour éviter les mariages « blancs »). D’ailleurs, la conjointe française doit expliquer dans une lettre les conditions de la rencontre et prouver le bien fondé de la demande. Il faut toujours faire attention aux belles paroles, moi-même je me suis méfiée. Le passeport français est un cadeau en or, beaucoup veulent obtenir ce sésame.

Tu es maintenant guide francophone, que proposez-vous avec Khaled ?

Après avoir quitté mon job en France, nous avons construit notre entreprise avec Khaled pour proposer un hébergement et des activités aux touristes (notamment francophones puisque j’accompagne les voyageurs). Notre camp est implanté dans la zone protégée du Wadi Rum.

Nous proposons des tours en jeep sur les endroits incontournables du Wadi Rum mais surtout de l’authenticité comme des nuits à la belle étoile et la rencontre avec des Bédouins qui vivent toujours dans le désert.

On a la chance de pouvoir visiter l’oncle de Khaled dans le désert. On fait également des tours en jeep dans la partie Sud beaucoup moins touristiques avec des vues à couper le souffle.

Evidemment, il est possible de faire des balades en dromadaire, du sandboard et de la randonnée. 

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Certains trouvent que les tarifs sont assez chers dans le Wadi Rum, pouvez-vous nous expliquer les dépenses particulières de ce mode de vie ? 

Tout d’abord la vie en Jordanie est assez élevée, comparée à d’autres pays aux alentours surtout au niveau de l’essence (pour rappel, la Jordanie est un des rares pays de la péninsule arabique à ne pas avoir de réserves de pétrole). 
La nourriture pour les touristes dans le camp, l’eau que l’on fait acheminer dans le désert par des camions citerne, l’électricité (notamment pour l’eau chaude) coûte très cher. Nous devons également payer le salaire d’un employé qui gère quotidiennement l’intendance du camp lorsque nous sommes en excursion avec les voyageurs. Il s’occupe des chambres et de préparer les repas pour les voyageurs.

Deuxième point, les familles au village sont très grandes. Certains bédouins eux ont plus de 20 enfants et plusieurs femme à nourrir. Vous pourriez me dire qu’ils n’ont pas à faire autant d’enfants ou avoir autant de femmes. La contraception ici est très peu utilisée voire jamais. Concernant les femmes, ils épousent une autre femme qui est soit veuve ou n’a plus de famille. Ils ne veulent pas les laisser à la rue sans maison, ni argent. Les femmes au Wadi Rum ne travaillent pas.
Troisième point. Ici, le crédit est inexistant, quand on veut acheter une maison ou une voiture (nous ne pouvons prendre que des 4×4 pas le choix pour le désert), il faut payer cash. Et les taxes en Jordanie sur les véhicules sont très importantes, un 4×4 coûte facilement plus de 15 000 jod.
Il est également important de comprendre que les guides qui font les tours travaillent de 9h jusqu’à 00h bien souvent. Ils ne voient pratiquement jamais leurs familles, n’ont pas vraiment de vacances et travaillent tous les jours non stop. 

Et actuellement, le dinar jordanien est bien plus fort que l’euros, ce qui est désavantageux pour les voyageurs mais nous, habitants de Jordanie, n’y pouvons rien. En espérant que cela vous aide à comprendre les tarifs des excursions.

Note de familyinjordan :

Il est effectivement important de ne porter de jugement trop hâtifs sur les structures familiales traditionnelles jordaniennes. La culture et les traditions ne sont pas les même. Si l’accès à la contraception est plus aisé en ville, la polygamie y est relativement rare car cela oblige l’époux a traité de la même façon ses différentes épouses, ce qui coûte très cher (logement pour chaque…).

Dans les endroits plus ruraux, l’accès et l’éducation à la contraception est plus difficile, le poids des traditions plus important. Il appartient aux hommes de subvenir aux besoins de leur famille (au sens large) et d’aider les membres de la tribu. Cela explique, en partie, les familles très nombreuses et la polygamie. Les revenus générés par un camp, ne servent pas qu’à la famille proche mais à de nombreuses personnes de la famille y compris éloignées. 

Combien de temps conseillez-vous aux voyageurs pour visiter le désert, lorsqu'ils n'ont que 7 jours ou 14 jours en Jordanie et quels sont vos coins préférés dans le Wadi Rum ?

Pour visiter le désert, si vous avez 1 semaine, un minimum de 2 jours/2 nuits est nécessaire pour vous immerger (un peu) dans la culture. Le désert est très grand, il fait plus de 740 km². Le premier jour, vous pouvez visiter les endroits incontournables du Wadi Rum notamment sur les traces et l’histoire de Lawrence d’Arabie (ce sont aussi les lieux les plus touristiques). 
De ce fait, le 2ème jour est idéal pour découvrir le désert du Sud proche de la frontière avec l’Arabie Saoudite qui se situe à environ 1h de la réserve protégée. Les paysages y sont incroyables et c’est très peu touristiques. Vous pouvez alors rencontrer les bédouins dans le désert ce qui est, à mon humble avis, une expérience inoubliable. Deux nuits vous permettent également d’essayer deux versions d’hébergement, en camp dans une tente et en bivouac. Beaucoup aiment ces 2 expériences assez différentes. 

Et si vous avez plus de temps comme 14 jours, il y a tellement de choses à faire comme l’ascension de Um Ad Dami, le plus haut sommet de Jordanie à plus de 1800 mètres, que vous ne vous ennuierez pas. 

Pour ma part, mes coins préférés dans le Wadi Rum sont Wadi Noghra et Wadi Sabat dans le désert du Sud.

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Quels conseils donneriez-vous pour les voyageurs qui choisissent des périodes moins touristiques mais plus contraignantes en météo : hiver et été

Pour l’été, soit entre juin et septembre, les températures sont souvent très élevées pouvant atteindre 45 degrés. C’est donc plus contraignant, mais avec la vitesse dans le 4×4, on a de l’air. Il faudra toutefois, se couvrir, se protéger du soleil et faire une longue pause à midi pour éviter les heures les plus chaudes.

Pour l’hiver soit de décembre à février, il peut parfois pleuvoir et neiger mais plus sur Amman et Pétra. Dans le désert, les nuits sont très froides mais la journée les températures sont correctes. Le désert reste, le plus souvent, épargné des pluies et de la neige pour le plus grand malheur des bédouins. En revanche, durant ces périodes, il y a beaucoup moins de monde et les tarifs des voitures de location et des hôtels baissent considérablement. Voilà 2 bonnes raisons pour venir à ces périodes 🙂

Concernant la gestion des déchets en Jordanie, c'est un sujet qui revient souvent comme une déception chez les touristes. Quelle est votre vision du problème ?

Ah les déchets ! Effectivement c’est un problème dans toute la Jordanie. 
Pour ma part, je trouve que la zone protégée du désert est un peu plus épargnée des déchets que le reste du pays car les bédouins y sont particulièrement vigilants. 
Plusieurs raisons pour expliquer les déchets : 
– un des éléments est le vent qui éparpille les déchets des villages dans les alentours. Les conteneurs ne sont pas toujours suffisants, fermés et ramassés régulièrement. 
– La deuxième raison est l’éducation aux déchets, trop de citadins, qui viennent avec leur propre voiture en famille dans le désert pour manger, laissent tous leurs déchets sur place sans le moindre remord. C’est le cas partout en Jordanie, notamment aux abords d’Amman et dans les wadis de la mer morte.
Vivant sur place, je tiens à dire que les Bédouins du village font très attention aux déchets. Dès qu’ils en voient, ils les ramassent de suite et n’hésitent pas à reprendre les touristes qui jettent, par exemple, leur mégot de cigarette. Avec Khaled, lorsque nous avons des journées plus calmes, nous allons nettoyer certains endroits. D’autres bédouins le font également. À l’école du village, ils organisent des journées nettoyage dans le désert avec les enfants en échange de sucreries (peut être pas la meilleure solution ;-)) en les sensibilisant à ce problème. 
Je suis triste quand j’entends certains touristes dire que c’est la faute aux bédouins alors que ce sont les premiers à faire très attentions. La Jordanie a également un gros problème avec le plastique, il est utilisé pour tout et n’importe quoi. Vous savez, j’aime énormément ce désert, de plus je suis une plongeuse certifiée, les déchets sont un combat et une cause importante pour moi.

Vous souhaitez en savoir plus sur le camp de Claire et Khaled, n’hésitez pas à consulter leur site internet, vous y trouverez leurs différentes propositions de circuits et les tarifs.

Vous aussi partez à la découverte du Wadi Rum

Vous voulez en savoir plus sur le Wadi Rum mais aussi sur les sites à explorer dans tout le pays ou sur les routes à découvrir en Jordanie ? Notre guide répondra à toutes vos attentes.

Plus de 60 idées de visites, randos, balades dont 40 pages sur le Wadi Rum. 20 pages sur les plus belles routes, des idées d’itinéraires et des infos pratiques…

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4 Comments

Ben · 15 février 2023 at 11:13

Merci a claire et khaled pour nos 2 nuits passé avec eux en novembre 2022.j ai cherché longtemps et envoyé plusieurs messages afin de choisir mon camps et ce qui a fait la différence avec les autres c est effectivement que Claire parlait français pour moi qui ne parle pas anglais mais aussi sa facilité à s’adapter à ce que je voulais, sa gentillesse et son professionnalisme.
Khaled lui est un homme adorable qui prend soin de ces clients.
2 nuits 3 jours magnifique qui resteront gravé dans ma mémoire.
Malika

Gullon · 30 octobre 2023 at 21:05

Bonjour,
Nous (mon mari et moi) aimerions passer 2jours à Walid Rum et 2nuits à la belle étoile. Est -ce possible en novembre?
Quels sont vos tarifs?
Est il possible de voir les principaux points intéressants en évitant les groupes de touristes?
Avez vous des coordonnées pour Un vol en montgolfière ?
Merci d avance pour votre réponse .

BAUER Karine · 5 janvier 2024 at 22:46

Bonjour,
nous avons prévu un voyage en Jordanie fin Mars et souhaiterions passer 1 journée et une nuit à Wadi Rum. Nous sommes 3 adultes et souhaiterions 2 chambres ou tentes avec une salle de bain privé ainsi qu’en excursion en Jeep dans le désert (nous voyageons avec la mère de mon mari qui a 80 ans). Pouvez-vous nous faire des propositions ou nous donner des contacts ?

    Family in Jordan · 8 janvier 2024 at 19:11

    Bonsoir,

    Le plus simple est de nous rejoindre sur le groupe Facebook, vous y trouverez dans l’onglet fichiers en haut du groupe un listing des prestataires en qui nous avons toute confiance.
    Bonne préparation de voyage.

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