La conduite étant ce qu’elle est par ici, il est possible que vous rencontriez un jour la Police traffic. Elle est chargée de faire le constat et de donner son avis sur le responsable de l’accident. Cela m’est arrivé il y a peu (rassurez vous sans gravité) donc voilà comme cela se passe.
Tout dépend en fait de : l’absence/présence d’assurance et la “gravité” de l’accident. Pour le reste, partez du principe (1) que votre co-accidenté cherchera a tirer profit de ce qu’il peut de cette mésaventure, et (2) que la justice “officielle” est une chose, mais qu’il faut ici aussi prendre en compte le fait culturel pour gérer l’affaire.
- un simple accrochage de carrosserie peut juste se réduire à un billet échangé pour prendre en charge la réparation. Cela est possible notamment si l’un des deux n’est pas assuré et donc n’a pas trop envie d’avoir affaire à la police traffic, ce qui est fréquent. Ca vaut en tout le cas de le proposer , car de votre coté, vous pouvez vouloir éviter de voir la grosse machine de la justice rentrer dans un cas peu grave…
- si c’est plus sérieux (mais que cela reste de la carrosserie) ou que vous ne vous entendez pas, vous allez – vous devez ! – appeler la Police traffic au 911. Le policier arrive..quand il peut (pour cette fois ci, une trentaine de minute mais j’étais en dehors d’Amman à 15-20 min) et fait son constat : il demande à chacun les faits, note tout cela sur sa tablette (avec croquis) et fais des photos (avec la tablette!). Puis il repart et vous dit de venir plus tard au commissariat (celui du 7th circle pour ma part) pour signer tout cela.
- S’il y a quelqu’un de blessé. C’est le cas que j’ai rencontré. Même procédure que précédemment mais vous y rajoutez une convocation (que l’on vous notifie lorsque vous passez au commissariat après l’accident) pour le tribunal, avec votre “sponsor”. Et oui ici, je suis “sous la responsabilité” de mon mari ;-). Et donc à 9h le lendemain, rendez-vous au commissariat pour ensuite être accompagné par un policier au tribunal (à proximité). Le tribunal est est immeuble avec des bureaux à chaque étage, il y a beaucoup de monde et l’on croise plein d’avocat(e)s. Là, on attend puis le juge nous reçoit, fait jurer les personnes convoquées (pour ma part, c’est notre traducteur qui a juré pour moi!) et leur demande leur version. Tout est retranscrit par écrit sur un écran devant vous (d’où l’intérêt-et même le besoin- de venir avec quelqu’un qui parle et lit l’arabe). Puis il déclare les responsabilités pour la suite de la procédure avec les assurances. Il peut y avoir plusieurs convocations en fonction de l’état physique des personnes impliquées.
Un petit mot sur l’approche culturelle: selon la coutume bédouine (Les occidentaux ne sont, semble-t-il, pas dans l’obligation de s’y soumettre), il faut ensuite aller (si l’on est en tort) s’excuser auprès de la famille, qui, si elle accepte les excuses, invitera pour un mansaf (plat de fête jordanien, tradition d’hospitalité oblige). L’un et l’autre ne peuvent être refusés: on ne peut pas vous fermer la porte à l’arrivée, et votre hôte ne peut pas ne pas vous proposer le mansaf. Nous ne l’avons pas fait parce qu’on a préféré jouer les benêts occidentaux méconnaisseurs de la culture locale, mais l’aurions fait si l’on avait pu gérer l’accident dès le début avec un arrangement financier…
Voilà vous savez tout! Bien sûr cela peut être beaucoup plus compliqué si les assurances ne sont pas à jour ou si l’autre famille porte plainte (il semble que la police par précaution (pour éviter des représailles) mette la personne accusée en cellule…). Pour résumer, 2 façons de résoudre cette galère: soit vous vous la jouez “traditionnel” en la gérant suivant la tradition (facile si accident très léger et pas de blessé), soit vous suivez la chaine police-justice (très rapide au demeurant: tribunal en 2 jours ! ), mais avec un peu plus de lourdeur, et le risque d’un jugement qui vous est défavorable, y compris financièrement
Dans tous les cas, reposez-vous un maximum sur une connaissance jordanienne (même si ce n’est que le gérant de votre hôtel, si par exemple vous êtes seulement de passage):il pourra difficilement vous le refuser (tradition arabe de l’aide..), et cela est très utile pour vous permettre de gérer le cas. Au même titre que rien n’est refusé, rien n’est non plus gratuit sur le plan de l’honneur: charge à vous de savoir ensuite comment rétribuer votre “sauveur”.
J’espère surtout que cet article vous sera inutile 😉
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